La Fondation Maeght : un chef-d’œuvre moderniste de Josep Lluís Sert, Saint-Paul-de-Vence, 1964.

La Fondation Maeght : le chef-d’œuvre architectural de Josep Lluís Sert

Nichée sur les hauteurs de Saint-Paul-de-Vence, la Fondation Maeght, inaugurée en 1964, incarne l’un des sommets de l’architecture moderne méditerranéenne. Josep Lluís Sert, architecte catalan formé auprès de Le Corbusier, y déploie une vision profondément humaniste où l’art, la nature et la lumière dialoguent en parfaite harmonie.

Le musée abrite une remarquable collection d’art moderne et contemporain( Giacometti, Calder, Chagall…) constituée par Marguerite et Aimé Maeght mais c’est son architecture elle-même qui mérite mon admiration aujourd’hui.

Sert conçoit la fondation comme un village d’art : un ensemble de pavillons, de patios et de cours reliés par des passages couverts, où l’échelle humaine reste toujours préservée. Les volumes, bas et étirés, s’intègrent avec une humilité étudiée dans la topographie vallonnée et la végétation méditerranéenne. Le béton brut, matériau dominant, est adouci par la brique en terre cuite, la pierre locale et le blanc lumineux des murs.

La lumière, véritable matériau de l’édifice, pénètre par des lanterneaux, des claustras ; certains en béton peint et d’autres en rectangles de céramiques blanches ; et des ouvertures savamment orientées. L’éclairage naturel s’insère aussi par les vitraux dessinés par Joan Miro et, de Georges Braque et Raoul Ubac pour La Chapelle Saint-Bernard intégrée sur le site.  Sert maîtrise la transition entre intérieur et extérieur : les galeries s’ouvrent sur des jardins avec de belles ouvertures vitrées agrémentées par des poignées uniques en laiton massif qui sont de véritables petites sculptures fonctionnelles. Les ombres glissent sur les voûtes, et le regard circule sans rupture entre architecture et paysage.

Le plan, fluide et organique, évoque la structure d’un monastère moderne : des espaces de recueillement alternent avec des zones d’ouverture, dans une continuité spatiale qui favorise la contemplation. L’eau et la végétation participent à cette respiration architecturale, faisant du lieu un refuge à la fois spirituel et sensuel. Cette agréable promenade entre ces différents espaces me font oublier les oeuvres pour lesquels cet édifice a été construit et je me concentre uniquement sur les détails de cette fabuleuse architecture rêvant égoïstement d’y habiter.

La forme singulière des toits qui confère au lieu son identité :l’architecte imagine des toitures paraboliques inversées, en béton, semblables à des coques légères suspendues dans l’air. Aussi, Je m’imagine rouler en skate sur ces toits qui s’apparent à des mini-rampes avec des courbes qui ne pourraient être rider que par des  pro-skaters.  Ces voûtes concaves recueillent la lumière du ciel tout en filtrant la chaleur, créant un jeu subtil entre ombre et clarté. 

Ces toits, à la fois fonctionnels et sculpturaux, évoquent la voile ou la coquille, références directes à la culture méditerranéenne et à la modernité organique. Leur rythme ondulant structure l’ensemble du bâtiment et relie ses différentes parties dans un mouvement continu.

Avec la Fondation Maeght, Josep Lluís Sert réalise l’un de ses projets les plus accomplis : une architecture méditerranéenne universelle, à la fois rigoureuse et poétique, où chaque mur, chaque lumière, chaque silence devient œuvre d’art comme celles qui composent ce musée.

C.Sanchez 2025. Ölddesign.

Pour plus d’infos sur la fondation , les visites, les expositions :

https://www.fondation-maeght.com